哭∽笑 pleurer ? rire ?
L'écriture chinoise, est traditionnellement la
calligraphie chinoise. Le terme francophone «sinogramme» correspond au mandarin
hànzì , littéralement « écriture des Hàn » en chinois moderne.
En général, les sinogrammes existent trois
genres :
-les pictogrammes sont des caractères
simples. Ils représentent une image. Ce sont souvent des éléments de la
nature . Par exemple l’œil (目; mù), le
soleil (日; rì) ou encore la lune (月;
yuè).
-les idéogrammes sont des caractère désignant un état de chose;
Ex. 上 (shàng, au dessus), 下 (xià, en dessous), 本 (běn, la racine : on voit un arbre 木 et un petit trait en bas désigne la racine)
-les idéo-phonogrammes sont aussi des
caractères complexes. Ils sont formés par un composant sémantique, et par un
composant phonétique. Ce genre représente 80% environs de la totalité des caractères
chinois, soit plus de 42600 selon le dictionnaire Kangxi;
Ex. 湖 (hú, un lac: 氵indique le sens
"l'eau" et 胡 indique le son
"hú"), 盆 (pén, une plume: 皿 indique le sens de "plat" et 分 donne le son "fēn").
Dans son introduction à "l'Histoire
de la pensée chinoise", Anne Cheng écrit :"une écriture bien particulière, radicalement différente des systèmes de
notation phonétique propre aux langues alphabétiques européennes. D'origine
divinatoire, elle est accréditée de pouvoirs magiques associés plus généralement
à tous signe visible."
Plus près de nous, Fabienne VERDIER dans son livre "La passagère de silence" a su
plus que quiconque parler de l'écriture chinoise et surtout de la calligraphie
longuement et en des termes qui font penser que la calligraphie est plus qu'un
exercice mais l'expression d'un état d'âme.
Nous pouvons dire que l'écriture chinoise est la plus ancienne de
celles utilisées de nos jours. La continuité n'est pas sans évolution. Certains
lettrés ont osé simplifier quelques caractères en diminuant le nombre de
traits, sacrifiant la tradition. L'arrivée du communisme en Chine fut non
seulement une révolution politique mais aussi une révolution de l'écriture. Un
certains nombre de caractères simplifiés furent imposés. Cette simplification
n'a pas encore atteint Taïwan.
La tradition, qui veut qu'un certain nombre de traits soient
disposés suivant des règles précises, existe dans la forme du caractère. Elle
existe aussi dans la façon de tracer les traits et dans les outils qui sont
utilisés : pinceau, encre, papier et pierre de l'encre.
Apprendre une langue étrangère est essentiellement une mise en
mémoire de signes, de sons et de constructions grammaticales. Cette mise en
mémoire est d’autant plus longue et difficile que la langue apprise est différente
de la langue maternelle.
La
pire des situations est celle d’un français adulte qui apprend le chinois. La langue chinoise apparaît sous
cinq aspects différents :
- Les graphes qui a priori ne rappellent rien.
- La ou les prononciations correspondantes. Les prononciations différentes ne sont pas très nombreuses en chinois mais souvent terriblement voisines. On entre pas ici dans les prononciations différentes suivant les régions de la Chine.
- les différentes écritures correspondantes aux différentes prononciations. Les systèmes Wade, EFLO ont été remplacés par la romanisation « pinyin » décidée en Chine. A noter que la notation « pobomofo » est toujours utilisée à Taiwan.
- Les sens.
- L’utilisation dans les phrases qui permettent de communiquer avec plus ou moins de précision.
On
comprend aisément que tous les moyens aient été imaginés et mis en œuvre pour
mémoriser le plus et le mieux possible.
Pour
la graphie on a d’abord fait appel à l’histoire des caractères qui à l’origine
étaient figuratifs. Essayez de présenter des caractères chinois à des personnes
de bonne volonté en leur demandant la signification que ces caractères leur
inspirent et vous serez surpris du résultat ;
Il
est bien certain que si vous dévoilez alors l’évolution historique du graphe et
le lien qui existe avec son sens, la mémorisation est plus facile et plus
durable. Il ne faut pas se priver de cette aide, même si, parfois, l’éclairage
historique est un peu « tiré par les cheveux ». Dans la majorité des
cas la référence à l’origine de graphe complique la mémorisation.
Les
graphes ne sont pas tous absolument et complètement différents. La plupart
comprennent des graphes plus simples (composants) dans des arrangements divers
de superpositions ou juxtapositions. Là il y a souvent, mais pas toujours, un
sens en liaisons avec le sens et la prononciation (au ton près) des composants.
Les différents composants sont eux même un assemblage de traits standardisés
depuis longtemps.
Certains
de ces composants ont été sélectionnés comme « clés ». Ces clés et
les traits qui les composent sont à la base d’une classification qui permet la
recherche dans les différents dictionnaires. Mémoire Master 2 : « La mémorisation des caractères
chinois, étude psycholinguistique»
SONG Weiyi