lundi 14 mai 2012

L'art chinois de l’Écriture



哭∽笑  pleurer ? rire ?

L'écriture chinoise, est traditionnellement la calligraphie chinoise. Le terme francophone «sinogramme» correspond au mandarin hànzì , littéralement « écriture des Hàn » en chinois moderne.
En général, les sinogrammes existent trois genres :
-les pictogrammes sont des caractères simples. Ils représentent une image. Ce sont souvent des éléments de la nature . Par exemple l’œil (目; mù), le soleil (日; rì) ou encore la lune (月; yuè).
-les idéogrammes sont des caractère désignant un état de chose;
Ex. 上 (shàng, au dessus), 下 (xià, en dessous), 本 (běn, la racine : on voit un arbre 木 et un petit trait en bas désigne la racine)
-les idéo-phonogrammes sont aussi des caractères complexes. Ils sont formés par un composant sémantique, et par un composant phonétique. Ce genre représente 80% environs de la totalité des caractères chinois, soit plus de 42600 selon le dictionnaire Kangxi;
Ex. 湖 (hú, un lac: 氵indique le sens "l'eau" et 胡 indique le son "hú"), 盆 (pén, une plume: 皿 indique le sens de "plat" et 分 donne le son "fēn").

Dans son introduction à "l'Histoire de la pensée chinoise", Anne Cheng écrit :"une écriture bien particulière, radicalement différente des systèmes de notation phonétique propre aux langues alphabétiques européennes. D'origine divinatoire, elle est accréditée de pouvoirs magiques associés plus généralement à tous signe visible."
Plus près de nous, Fabienne VERDIER dans son livre "La passagère de silence" a su plus que quiconque parler de l'écriture chinoise et surtout de la calligraphie longuement et en des termes qui font penser que la calligraphie est plus qu'un exercice mais l'expression d'un état d'âme.
Nous pouvons dire que l'écriture chinoise est la plus ancienne de celles utilisées de nos jours. La continuité n'est pas sans évolution. Certains lettrés ont osé simplifier quelques caractères en diminuant le nombre de traits, sacrifiant la tradition. L'arrivée du communisme en Chine fut non seulement une révolution politique mais aussi une révolution de l'écriture. Un certains nombre de caractères simplifiés furent imposés. Cette simplification n'a pas encore atteint Taïwan.
La tradition, qui veut qu'un certain nombre de traits soient disposés suivant des règles précises, existe dans la forme du caractère. Elle existe aussi dans la façon de tracer les traits et dans les outils qui sont utilisés : pinceau, encre, papier et pierre de l'encre.
Apprendre une langue étrangère est essentiellement une mise en mémoire de signes, de sons et de constructions grammaticales. Cette mise en mémoire est d’autant plus longue et difficile que la langue apprise est différente de la langue maternelle.
La pire des situations est celle d’un français adulte qui apprend le chinois. La langue chinoise apparaît sous cinq aspects différents :
  • Les graphes qui a priori ne rappellent  rien.
  • La ou les prononciations correspondantes. Les prononciations différentes ne sont pas très nombreuses en chinois mais souvent terriblement voisines. On entre pas ici dans les prononciations différentes suivant les régions de la Chine.
  • les différentes écritures correspondantes aux différentes prononciations. Les systèmes Wade, EFLO ont été remplacés par la romanisation « pinyin » décidée en Chine. A noter que la notation « pobomofo » est toujours utilisée à Taiwan.
  • Les sens.
  • L’utilisation dans les phrases qui permettent de communiquer avec plus ou moins de précision.
On comprend aisément que tous les moyens aient été imaginés et mis en œuvre pour mémoriser le plus et le mieux possible.
Pour la graphie on a d’abord fait appel à l’histoire des caractères qui à l’origine étaient figuratifs. Essayez de présenter des caractères chinois à des personnes de bonne volonté en leur demandant la signification que ces caractères leur inspirent et vous serez surpris du résultat ;
Il est bien certain que si vous dévoilez alors l’évolution historique du graphe et le lien qui existe avec son sens, la mémorisation est plus facile et plus durable. Il ne faut pas se priver de cette aide, même si, parfois, l’éclairage historique est un peu « tiré par les cheveux ». Dans la majorité des cas la référence à l’origine de graphe complique la mémorisation.
Les graphes ne sont pas tous absolument et complètement différents. La plupart comprennent des graphes plus simples (composants) dans des arrangements divers de superpositions ou juxtapositions. Là il y a souvent, mais pas toujours, un sens en liaisons avec le sens et la prononciation (au ton près) des composants. Les différents composants sont eux même un assemblage de traits standardisés depuis longtemps.
Certains de ces composants ont été sélectionnés comme « clés ». Ces clés et les traits qui les composent sont à la base d’une classification qui permet la recherche dans les différents dictionnaires. Mémoire Master 2 : « La mémorisation des caractères chinois, étude psycholinguistique»   
SONG Weiyi

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